[Janine Berdin, chevalier dans l'ordre national du Mérite]

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP0422 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
description Janine Berdin, actrice, directrice du Théâtre de poche de Lyon.
historique Il y a bien vingt, trente ans et même pour tout dire, un peu plus, vous auriez sans doute fait beaucoup rire Janine Berdin en lui prédisant ruban bleu et croix d'argent au revers de son tailleur. Ni elle, ni Jean-Jacques Lerrant qui, [le 19 juin 1987], lui remettait la croix de chevalier dans l'ordre national du Mérite, ne s'étaient imaginés interprétant sur la scène des Célestins ce grand classique qu'est la remise de médaille. Mais cette pièce là Ils l'ont jouée en duo et à merveille, avec autrement plus d'humour et d'émotion qu'II n'est coutume. A leurs côtés, René Gachet, directeur régional des affaires culturelles et André Mure, adjoint au maire pour ces même affaires, n'avaient plus qu'à mettre toute leur âme dans ce qui semblait bien être des rôles de hallebardiers. Elle qui, à des générations d'élèves, a appris à moduler du plus modeste "Madame est servie", aux plus alambiquées des tirades, avait [le 19 juin] un sacré trac. Tandis que celui, qui est devenu inspecteur des théâtres, retraçait sa fabuleuse carrière, Janine Berdin redevenait jeune première rougissante. Car, comédienne elle est, avant toute chose et pour les plus grands. Tout ce que le théâtre compte comme noms illustres fut évoqué à son propos. De Dussane à Ionesco, d'Obaldia à Planchon. Elle a appris des uns, a servi les autres et donné de sacrées leçons de théâtre au dernier. Et il n'est pas le seul. Jeune professeur au conservatoire, elle ne pouvait s'empêcher d'aller voir ce qui se tramait dans la cave des Marronniers, là où un Planchon, un Maréchal fourbissaient leurs armes. D'autres ont suivi, bonne fée elle est restée. Dans le même temps, et dans sa très officielle classe, elle formait de futures stars du cinéma, quelques sociétaires pour la Comédie française ou d'autres encore que la gloire n'a pas touché mais qui à jamais se souviendront de cette boule de passion qui vous fait entrer le théâtre dans la tête et dans le coeur par tous les moyens. Et comme tout ça ne lui suffisait pas, elle a ouvert un cours privé qui a illuminé la vie de plus d'un enfant renfermé, et un petit théâtre bien à elle, "Le Poche", où bien des jeunes comédiens trouvent leur premiers emploi. C'est bien pour tout ce "temps donné avec tendresse et prodigalité" qu'elle est désormais chevalier de l'ordre national du Mérite. Comme de juste, elle devait emprunter à Shakespeare une réplique propice à un instant qu'elle devait trouver bien embarrassant : "Plus je donne et plus je possède". Décidément Lyon abrite une dame de grande fortune. Anciens élèves, débutants du conservatoire, gens de théâtre et de plume lui ont fait [le 19 juin] une ovation. Ce n'était pas la dernière. Source : "Madame est décorée" in Lyon Figaro, 20 juin 1987, p.14.
note bibliographique "Les mérites de Janine Berdin" / F.C. in Le Progrès de Lyon, 23 juin 1987.

Retour